En 1997, le mur des quais de la Loire, boulevard Gaston Doumergue, est encore brut et vierge. Une nuit, deux graffeurs, Web’s et Shok, y peignent deux chromes, vite remarqués par les autres. La même année, en juillet et en pleine journée, Come décide de braver l’illégalité : entre deux voitures stationnées sur le quai, il effectue la première peinture en couleurs. "En plein milieu du mur bien sûr ! Je m'étale et profite de ce moment historique", se souvient-il.
La voie est ouverte. Les graffeurs s’emparent du lieu puis l’occupent régulièrement, seuls ou en crew. Ils y invitent aussi leurs amis de passage. La Toulousaine Miss Van (aujourd’hui très connue dans le milieu du street art) y a ainsi peint son fameux personnage féminin aux côtés d’un lettrage de Web’s, à l’occasion d’un festival Energ'Hiphop. C’est aussi le cas d’autres graffeurs de renommée, qui viennent de toute la France. Horfée, Skey et Esty (Paris), Hews et Sneke (de Seattle) et Fisek (de Santiago du Chili)… se sont par exemple attardés sur les bords de Loire avec leurs copains nantais.
Au fil des ans, le quai de la Loire devient ainsi incontournable et, dans le milieu, gagne le titre de “Hall of Fame”, nom donné à un mur peint par des graffeurs connus. Communément acquise, leur pratique est longtemps tolérée avant d’être légalisée en 2012 dans le cadre du “plan graff” de la Ville. Le mur est aujourd’hui officiellement libre et non soumis à autorisation. L’occasion de peindre en toute tranquillité sans craindre la maréchaussée !