nantes street art

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Sona est bien connu des graffeurs. Et pour cause : il fait partie des plus anciens de la scène nantaise et son lettrage si particulier retient l'attention. Depuis ses débuts en 1996, Sona n'a jamais cessé la pratique du graffiti, au sein du crew AC ou 16S. On le retrouve encore aujourd'hui d'un terrain à un autre. Retour sur son parcours et sur l'histoire du graff à Nantes.

 

"C’est dans les années 1996-97 que tout a commencé pour moi. Ayant grandi à Rezé, je voyais les graffs des ESC, au squat de Pirmil, à la gare de Pont-Rousseau et derrière le gymnase de la Trocardière, le long des voies ferrées.

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Kryo, qui se nomme aujourd'hui  Velvet, est né à la Roche-sur-Yon et a longtemps vécu à Nantes où il repasse régulièrement. Son univers plonge au cœur du monde maritime et industriel. Graffeur de renommée internationale, il peint au spray depuis les années 2000. Parallèlement, il rencontre le graffeur Zoer lors d'études communes de design industriel. Leur passion pour le graffiti les amène à créer en 2004 le crew CSX (Chômeurs Sans eXpérience). Depuis les deux sont inséparables et proposent d'impressionnantes peintures. A Nantes, ce sont eux qui ont notamment repeint le Maillé-Brezé.

 

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Smoka découvre le graffiti dans les années 1990. A son tour il s'y met. En 1998, il se lance à l'assaut des murs de sa région natale de Bretagne. Puis à Nantes, où ses lettrages qui explosent de couleurs ne passent pas inaperçus. De la 3D aux blocs imposants, son travail ne laisse vraiment pas indifférent. Il en parle en quelques lignes.

 

"Je peins des lettres sur les murs depuis 1998 avant tout parce que j'adore ça. 

J'appréhende mes lettres comme on pourrait travailler des personnages, à travers les postures, les textures ou les lumières.

J'aime quand mes pièces sont vivantes, agressives, explosives et attrayantes."

Smoka

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Membre du crew OOC dont il est co-fondateur, Meyer est aussi un graffeur nantais dont on entend parler. Depuis 1998, les murs n'ont plus de secrets pour lui, le graff non plus. Son style bien à lui, qu'il décline entre tags, flops, blocs ou pièces pleines de couleurs, produit une forte impression. Ses lettrages, et parfois des personnages, invitent ainsi dans un univers particulier, qui ne laisse pas insensible. Précisions.

 

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Peintre-illustrateur, Pedro s'est tourné vers la pratique du muralisme. L'occasion de jouer avec les couleurs, les formes et les matières. Son univers est peuplé d’un bestiaire, où tour à tour l’animal est figure humaine et l’homme un animal. Chiens, loups, renards, chevaux, oiseaux, poissons..., tout y passe ! Entre abstraction et figuration, son travail mélange les techniques de peinture classique et la pratique du spray. Pedro est par ailleurs membre de l'association 100 Pression.

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En côtoyant des graffeurs, on se retrouve vite happé et embarqué dans leur monde ! On écoute des tas d’histoires et d’anecdotes, on découvre les petites guerres de territoire et les « toys », nom donné à ceux qui repeignent ou écrivent sur une peinture par provocation ou non-respect. On fait le lien avec les messages écrits laissés sous des fresques : « si tu repasses fais mieux » ! ou « Hey. Les toys. Ceci n’est pas un mur ‘libre’ ».

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En 1990, du côté de Rezé, les graffeurs Luis et Web's forment le crew ESC (« Expression Sans Condition ») et s’approprient les murs du Sud Loire, bientôt rejoints par Nasher, Easy, Come et Shok. Lors de sorties nocturnes dans la rue puis de jour sur des terrains, ces premiers graffeurs ouvrent la voie des tags et des graffs à Nantes. Retour en images.

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Come connaît bien l'histoire du graffiti à Nantes. Il raconte ici "17 ans de « peinture passionnelle".

 

"Né en 1972 à Saint Nazaire, j’ai découvert le graffiti dans les années 1987-1989, en lisant notamment un article sur la première vague de graffeurs parisiens (Bando, Boxer, Mode2, The Chrome Angelz…). Je me suis pris une claque et l'idée de faire un graff a commencé à me trotter dans la tête.

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Web’s, graffeur de la première génération, est toujours présent sur la scène graffiti nantaise, avec son lettrage en 3D si particulier et reconnaissable. Lui aussi ouvre de vieilles boites de chaussures, en sort des photos qui commencent à dater, raconte.

 

"J'ai commencé par le tag en 1988. J'avais déjà découvert la culture hip hop et surtout le breakdance grâce à la télé (« H.I.P. H.O.P. » avec Sidney), le film « Beat Street » et les cassettes de rap qui tournaient dans mon quartier. Pendant deux ans, j'ai utilisé plusieurs noms.

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En se plongeant dans des archives, des articles de presse, des documents, on découvre qu’ on a manqué un événement considérable, et une grande première : en 1991, alors même que le mouvement frétille à Paris, le CRDC (Centre de recherche et de développement culturel) organise une exposition à l’espace Graslin. Il s’agit de «la plus importante manifestation de l’art du graffiti jamais organisée en Europe» selon Politis (4 avril 1991) tandis que l’Agence France Presse parle de «la plus importante manifestation de ce genre jamais réalisée en France» (30 mars 1991). Le nom est bien choisi : «Bomb’art» a l’effet d’une dynamite et donne un essor considérable à la culture graffiti nantaise.