Les surprises de la rue

Lorsque M. Chat est arrivé à Nantes, impossible de le manquer, même sans lunettes ! Après l’avoir photographié sous toutes ses coutures l’année 2000, l’invitation à poursuivre l’aventure était tentante. Il n’était pas seul sur les murs !

Il y avait déjà des tags et des graffs partout, mais le ressenti personnel n’était pas le même que face à un collage ou à un pochoir : aucune émotion, aucune compréhension de ce monde si décrié, codé et fermé, comme volontairement inaccessible, réservé aux seuls initiés.

Plus visuel et ouvert au grand public, plus attractif, le street art a été une porte d’entrée, une première clé pour découvrir et essayer de comprendre le monde des murs qui parlent. Attention, cela peut très vite devenir une passion !

En marchant quotidiennement dans la ville, en y flânant avec cette intention précise, en baguenaudant comme disent certains Nantais, on découvre que l’on n’est jamais à l’abri de surprises. Et c’est d’ailleurs souvent au moment où l’on s’y attend le moins que surgit l’insolite dans un lieu inattendu : un immense collage saute aux yeux sur un mur décrépi, un petit pochoir attire l’attention sur une façade fatiguée, un autocollant occupe un poteau électrique, une mosaïque se cache sur les hauteurs d’un pont…

Selon l’oeil, l’humeur du jour et le goût, forcément subjectif derrière l’objectif, des oeuvres attirent le regard, d’autres laissent insensibles. Ne s’improvise pas artiste de rue qui veut. On voit donc un peu de tout et n’importe quoi, mais aussi de belles choses dans cette vaste galerie qu’est la rue, éphémère et changeante, jamais figée, toujours fraîche et nouvelle.

C’est comme ça qu’on use ses souliers sur le pavé, qu’on enregistre quantité de clichés, qu’une simple balade se transforme en une découverte pleine de plaisirs.