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Le lieu est impossible à manquer : dans le bas Chantenay, l’ancien site qui accueillait les Brasseries de la Meuse est régulièrement recouvert de graffiti. Un jour, on y met les pieds, puis on ne plus peut plus s’empêcher d’y retourner !

Depuis les années 1990, des graffeurs se sont en effet appropriés les murs les uns après les autres. Il ne restait alors déjà plus grand chose de l’ancienne brasserie, que les anciens du quartier appellent “Carrière de Miséry”, fermée en 1985. La majeure partie des bâtiments était détruite, la friche était squattée, des parties de paint-ball y étaient organisées. Les graffeurs nantais de la première génération en ont fait leur terrain de jeu favori et depuis, les peintures n’ont plus cessé.

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Des promeneurs, des familles, des habitants du quartier, des photographes ou des curieux interpellés s’attardent régulièrement aux anciennes brasseries de la Meuse, spot rebaptisé "Butte Sainte-Anne" par les graffeurs. Beaucoup viennent y peindre toute l’année, dans un cadre légal, le mur étant totalement libre et non soumis à autorisation depuis 2012.

 

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En arrivant aux brasseries de la Meuse, on est d'abord interpellé par un immense mur coloré. Visible des automobilistes qui empruntent le bas chantenay, ce spot est très recherché des graffeurs. Souvent collectives, les peintures y ont une certaine durée et s'étalent sur quelques mètres. En toute légalité.

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En friche depuis 1985, l'ancien site industriel est également composé d'une immense carrière de granit, de 3,5 hectares. Appelée Miséry, cette carrière voit regulièrement passer les graffeurs, qui laissent parfois une trace directement sur la roche. Plus pour très longtemps. C'est en effet ce lieu que la Ville de Nantes a choisi pour implanter un Arbre aux hérons, une structure monumentale de 50 m de diamètre, 35 m de haut, sur laquelle 400 personnes pourraient déambuler en même temps. Elle disposerait de 22 branches végétalisées reliées par des passerelles, belvédères et insectes mécaniques mobiles. A son sommet, deux hérons embarqueraient des visiteurs pour un vol circulaire. Un projet prévu dans sept ans, ce qui laisse encore le temps aux graffeurs de venir peindre et taguer.

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Et puis il y a ce quai, boulevard Gaston Doumergue, qui attire le regard. Situé en plein Nantes, visible de la route et du tramway qui passe sur le pont Aristide Briand, le site interpelle de loin. Impossible de rater le mur coloré qui accueille une multitude de peintures.

Longtemps, des voitures stationnées sur le quai en ont caché la vue. Désormais, on ne voit que ces couleurs qui réchauffent la ville et, de près, des fresques magnifiques. Le long mur en est entièrement, et régulièrement, recouvert. Il offre un visage toujours nouveau, toujours changeant, souvent réjouissant. Une fois qu’on y est passé, là encore, difficile de ne plus y retourner ! Sans vraiment comprendre les graffs, en s’attachant davantage aux personnages, d’abord plus faciles d’accès que les lettrages.

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En 1997, le mur des quais de la Loire, boulevard Gaston Doumergue, est encore brut et vierge. Une nuit, deux graffeurs, Web’s et Shok, y peignent deux chromes, vite remarqués par les autres. La même année, en juillet et en pleine journée, Come décide de braver l’illégalité : entre deux voitures stationnées sur le quai, il effectue la première peinture en couleurs. "En plein milieu du mur bien sûr ! Je m'étale et profite de ce moment historique", se souvient-il.

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Tout au long de l'année, le quai de Loire attire de nombreux passants, des promeneurs du dimanche aussi bien que des passionnés de graffiti. De tous âges, des gens, des jeunes aussi bien que des retraités, s’arrêtent souvent photographier, admirer les fresques, discuter avec les graffeurs. Un spectacle aussi gratuit que les peintures murales éphémères du quai.

 

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Fréquenté depuis vingt ans, le quai de Loire a donné lieu à une multitude de peintures, conservées en photos par les graffeurs. L'occasion de mesurer l'évolution des graffs et des styles. Retour en images.

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Si l'on s'aventure du côté de La Haluchère, on peut se laisser guider par un sentier boisé qui longe le péripérique. Bordé de peintures, le chemin est bien connu des graffeurs qui y viennent souvent. Des jams (peintures collectives) y sont régulièrement organisées. Petit tour des lieux.

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Dans la ville, à force de marcher en cherchant des couleurs et des lettres, on se rend finalement compte que le graffiti est partout, et particulièrement sous les ponts. Au programme de la balade : le boulevard Carnot (sous la tour LU), les deux rives du pont de Tbilissi, le pont Clemenceau (boulevard Blanchot), le pont Aristide Briand (quai Magellan) et celui du boulevard Gaston Doumergue. Boulevard Bénoni-Goulin, ce sont les piliers du pont SNCF qui accueillent des graffs.