Artistes de passage

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Lorsque l’on s’intéresse à l’art urbain, on tombe forcément sur Ernest Pignon-Ernest. Là encore, on cherche, on se documente, on lit, on regarde des vidéos, on remonte le temps. On apprend que dès 1966, il a été le premier à choisir la rue comme support : hanté par Hiroshima et Nagasaki, il crée un parcours de pochoirs sur le plateau d’Albion, où était positionnée la force de frappe atomique française. Depuis, il n’a jamais cessé de diffuser des images sur les murs des villes. Dans des lieux choisis à l’avance, qui font sens, il dépose des dessins originaux au crayon et à l’encre, ou des sérigraphies multipliées à des centaines d’exemplaires.

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Artiste urbain depuis les années 1980, Jef Aérosol, né à Nantes en 1957 sous le nom de Jean-François Perroy, est aussi très connu. S’il a grandi du côté de la butte Sainte-Anne et décroché un bac littéraire au lycée Jules Verne, c’est à Tours qu’il a obtenu son Capes d’anglais et posé son premier pochoir en 1982. « A Nantes, j’avais vu des affiches signées ‘Clic-Clac’. Il y avait aussi un bombage ‘Alertez les bébés’, qui correspondait à une chanson d’Higelin ». La curiosité éveillée, « intrigué » puis « titillé », il s’y met, commence par fabriquer des pochettes de disques et des affiches. Peu à peu, il multiplie les portraits au pochoir avec des anonymes mais surtout des icones rock, des écrivains cultes, des stars du cinéma...

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Jef Aérosol n’est pas le seul parmi ces « artistes de passage » : Poch, Tristan des Limbes, Fred Le Chevalier, Nine Antico, DS, GLC, Karton, Oré, Pole Ka, Damien Paul Gal, Madame Moustache… se sont aussi arrêtés dans la ville. C’est également le cas de Tian, qui évolue entre art contemporain et art urbain.

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Le collectif Nice Art laisse aussi régulièrement son empreinte à Nantes. Depuis 1986, ces artistes parisiens, originaires de Nice, mettent de la poésie sur les murs, entre collages et pochoirs. Musiciens, chanteurs, écrivains, acteurs… sont aussi déclinés en pochoirs sur des disques vinyles. Déposés un peu partout en France et en Europe, ces 33 tours numérotés et signés sont souvent emportés par des curieux, des collectionneurs ou des fans. La suite de leurs aventures est parfois racontée par ceux qui les ont dérobés sur le site du collectif. Si quelqu’un sait ce qu’Audrey Hepburn (aperçue rue des Olivettes) et Arthur Rimbaud (sur l’île de Nantes) sont devenus…

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Depuis les années 1980, le peintre Paul Bloas dépose lui aussi son travail à Nantes. Régulièrement, il y créé la surprise avec ses immenses peintures colorées de 2 X 3, 80 m. Des géants en papier surgissent soudain au coin des rues, sur le port, sur le quai Wilson, le quai des Antilles, le blockhaus DY10… D’autres apparaissent à Rennes, Paris et Brest, où réside l’artiste. Ces silhouettes colossales disparaissent avec le temps, les intempéries ou la main des hommes mais laissent souvent des traces dans les mémoires tant elles sont impressionnantes.

 

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Et puis, il y a le parisien Space Invader, l’un des artistes les plus actifs de la scène internationale, qui préserve son anonymat comme l’anglais Banksy. Au même titre que leur ami Shepard Fairey, ils sont aujourd’hui encensés par le monde de l’art et font partie des « célébrités mondiales du street art ».

Depuis le milieu des années 1990, Invader s’est fait connaître avec ses envahisseurs de l’espace, fabriqués en mosaïque puis collés avec du ciment dans des lieux stratégiques et emblématiques de l’espace public. Un moyen ludique de faire diversion et de s’opposer à la publicité. Avec un objectif affiché : lancer une invasion « artistique ».