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Peintre-illustrateur, Pedro s'est tourné vers la pratique du muralisme. L'occasion de jouer avec les couleurs, les formes et les matières. Son univers est peuplé d’un bestiaire, où tour à tour l’animal est figure humaine et l’homme un animal. Chiens, loups, renards, chevaux, oiseaux, poissons..., tout y passe ! Entre abstraction et figuration, son travail mélange les techniques de peinture classique et la pratique du spray. Pedro est par ailleurs membre de l'association 100 Pression.

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En côtoyant des graffeurs, on se retrouve vite happé et embarqué dans leur monde ! On écoute des tas d’histoires et d’anecdotes, on découvre les petites guerres de territoire et les « toys », nom donné à ceux qui repeignent ou écrivent sur une peinture par provocation ou non-respect. On fait le lien avec les messages écrits laissés sous des fresques : « si tu repasses fais mieux » ! ou « Hey. Les toys. Ceci n’est pas un mur ‘libre’ ».

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En 1990, du côté de Rezé, les graffeurs Luis et Web's forment le crew ESC (« Expression Sans Condition ») et s’approprient les murs du Sud Loire, bientôt rejoints par Nasher, Easy, Come et Shok. Lors de sorties nocturnes dans la rue puis de jour sur des terrains, ces premiers graffeurs ouvrent la voie des tags et des graffs à Nantes. Retour en images.

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Come connaît bien l'histoire du graffiti à Nantes. Il raconte ici "17 ans de « peinture passionnelle".

 

"Né en 1972 à Saint Nazaire, j’ai découvert le graffiti dans les années 1987-1989, en lisant notamment un article sur la première vague de graffeurs parisiens (Bando, Boxer, Mode2, The Chrome Angelz…). Je me suis pris une claque et l'idée de faire un graff a commencé à me trotter dans la tête.

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Web’s, graffeur de la première génération, est toujours présent sur la scène graffiti nantaise, avec son lettrage en 3D si particulier et reconnaissable. Lui aussi ouvre de vieilles boites de chaussures, en sort des photos qui commencent à dater, raconte.

 

"J'ai commencé par le tag en 1988. J'avais déjà découvert la culture hip hop et surtout le breakdance grâce à la télé (« H.I.P. H.O.P. » avec Sidney), le film « Beat Street » et les cassettes de rap qui tournaient dans mon quartier. Pendant deux ans, j'ai utilisé plusieurs noms.

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En se plongeant dans des archives, des articles de presse, des documents, on découvre qu’ on a manqué un événement considérable, et une grande première : en 1991, alors même que le mouvement frétille à Paris, le CRDC (Centre de recherche et de développement culturel) organise une exposition à l’espace Graslin. Il s’agit de «la plus importante manifestation de l’art du graffiti jamais organisée en Europe» selon Politis (4 avril 1991) tandis que l’Agence France Presse parle de «la plus importante manifestation de ce genre jamais réalisée en France» (30 mars 1991). Le nom est bien choisi : «Bomb’art» a l’effet d’une dynamite et donne un essor considérable à la culture graffiti nantaise.

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C’est à l'occasion de Bomb'art que le mur du cinéma Le Katorza, rue Scribe, est peint pour la première fois. «Je connaissais le directeur, c’était un copain, je lui ai demandé si on pouvait utiliser son mur pour des peintures, il était d’accord. J’ai demandé à André de faire une fresque pour annoncer l’exposition et pour en faire l’affiche», précise Patricia Solini, l'organisatrice. La photographie est également éditée en poster et dans un livre-objet en forme de tube, catalogue de « Bomb’art ».

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En fouillant encore dans l’histoire du graffiti à Nantes, on mesure combien la pratique y est ancrée depuis plus de vingt ans. Il suffit d’écouter des graffeurs raconter ce qu’ils ont vu et vécu, les entendre citer des pseudos (Ozer, Scotie, Comet, Fréon, Œdype, Nex, Pain, Bock, Frote, Jame et bien d’autres) ou se souvenir de crews marquants comme « Reste Bien Cool » (RBC), « Staff Only » (SO), « Nantes sous Tension » (NST)…

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En 1999, des graffeurs se souviennent de l’apparition de nouveaux tags et de «l’entrée fracassante» dans la ville des 16$, crew formé par Ser, D.Click, Dewe, Sade, Shino, Mad, Shear... Et l’on n’en finit plus de se perdre dans les blazes et le nom parfois incroyable des bandes : « Acrolicks Calygraphyk » (AC), « Another Happy Day » (AHD), « BièRe » (BR), « Just Write » (JW), « MiXTür » (MXT), « Savate Les Kékés » (SLK), « Nantes HardKore » (NHK), « Prêt à Retourner Tout » (Par2), « Happy Family » (HF), « Pur Malt » (PM), « Bande de Morveux » (B2M) ou « Out of Control » (OOC).

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Le crew Happy Family a fait parler de lui dans les années 2000, en s'appropriant le quartier des Olivettes, notamment la rue Perrault. Le graffeur Jiem raconte.